Après le Cercle : Ode au Pardon

Suite à mon voyage à L’Île de la réunion, et aux différents ateliers que nous animons, notamment le rituel de guérison du cœur, je ne pouvais que partager ce beau texte de Jacqueline, une des participantes, qui l’a écrit spontanément après le cercle.

Gratitude à elle pour l’expression poétique de son vécu.

Meena Goll

 

 

 

 
 

Après le cercle : Ode au Pardon

Merveilleuse expérience indicible du cercle
Un pur moment de bonheur
Une libération de petites choses qui s’étaient entassées comme un poids
Dans ma vie
Dans nos vies

Une extension
Une expansion
La joie du bonheur retrouvé

On ne peut raconter l’expérience du cercle
Qui est la grâce reçue,
D’un voyage intérieur

Juste là,
Au milieu des filaos et des palmiers
Dans ce coin sauvage de nos mers du sud
Le bruit de l’Océan
Un domaine aux énergies délicates et puissantes
Une déconnexion totale du monde
Une reconnexion à …
L’Ailleurs

Des chaises blanches
Une pelouse verdoyante
Les vagues d’écume remuante sur fond bleu de mer
Le soleil pour ce jour
En une terre souvent visitée par les pluies

Et puis, Elle
Elle était là,
Elle, Gaïa et les autres,
Nous
Rassemblés ici
Par désir, par volonté, par choix
Par souhait
Par curiosité ?
Sûrement pas par hasard
Toutes et tous,
Là, Au rendez-vous
Rendez-vous d’un jour,
D’un après-midi,
D’une éternité
Un rendez-vous avec nous mêmes

Et puis,
Elle s’est assise
Au centre
Et nous autour
Elle a dit
Elle a expliqué
Deux exercices
Comme des sortes de mises en bouche
Les énergies se bousculaient
Les coeurs s’inquiétaient ?
S’inquiétaient-ils ? S’émouvaient-ils ?
A l’instar de ceux qui battent en attendant l’Amant.e.

Que sera-t-il ?
Qu’en sera-t-il ?
Quand ?
Comment ?
Appréhension, doute, impatience
Attente
Accueil
Acceptation

Elle a dit de nouveau
Elle a dit encore

Elle a sonné l’heure
Le moment, La cloche

Nous avons déambulé dans l’espace
A la rencontre de l’autre
L’autre ?
Vous avez dit l’autre ?

Soi
Le Soi ?

Un moment, nous avons écouté les cœurs
Les uns des autres
Geste insolite
Ecoute-t-on jamais le cœur de l’autre ?
Le cœur de ceux qu’on aime
Le cœur de nos proches
Celui de nos voisins
Le cœur de celui qui passe
Le cœur de ceux qu’on ne connait pas …

Que sait-on du cœur de l’autre ?
Que sait-on de notre cœur ?
Comment bat il ?
Comment sonne-t-il ?
Comment raisonne-t-il ?
Comment se donne-t-il ?

De tout cela nous n’en savons rien
Comment offrons nous notre coeur?
Comment recevons nous celui que nous offre l’autre ?
Avec Amour ?
Avec réticence ?
Avec résistance ? Avec limitations ? Avec grâce ?
Refusons nous d’offrir ?
Ou bien
De recevoir ?

Donner et recevoir
Le savons nous cela ?
En avons nous conscience ?

Et puis Elle a dit
Regardez-vous au fond des yeux
Nous avons regardé
Nous nous sommes laissés porter

Nous avons appris
Saisi cette audace,
Cette insolence me direz-vous,
Non,
Cette audace
Et quoi donc insolence !
Ne vous déplaise,
Il est des insolences et des audaces lumineuses

Celles qui font renaître

Oui,
Nous avons eu et assumé
L’audace de traverser l’abysse
A nous, offert
Par l’autre

Une découverte
Une comme Union
Un lieu de nulle part où on dépose les armes
Pour boire ensemble à la même coupe

Alors put advenir le menu principal
Main course comme disent les Anglais
Le cercle

Elle a fait se séparer les êtres là
En deux groupes
Un double cercle
Intérieur, Extérieur
Interchangeable

Elle nous a enseigné à nous exercer au Par-Don
Ce cadeau que nous étions venus nous offrir
Elle a fait tourner le cercle dans le sens du temps
Ce dernier passait
Nous demeurions

Pardon
Cadeau
Comme elle dit
Comme elle sait si bien le dire
Le transmettre
De façon subtile
Ferme et douce

Je te demande Pardon
Je te demande pardon

Non pas pour toi, non pas pour moi
Et d’ailleurs que tu pardonnes ou pas n’est pas la question
Je te demande pardon de t’avoir utilisé pour alimenter mes limitations, créer mes manques et mes blessures
Consolider ma zone de confort,
M’endormir sur…
Me bercer de mes incommensurables empêchements à vivre la vie que je suis venue vivre vraiment…
Celle qui se joue au delà des désespérances mondaines
D’aujourd’hui et de tous les temps

Je te demande pardon
A toi,
A tous les Autres
A toutes les sortes d’Autres possibles et imaginables,
Voire même inimaginables
Que j’ai pu créer pour me déresponsabiliser
Pour accuser
Pour désaimer

Dur me direz vous
Inacceptable
Insupportable
Intolérable
Eh bien Non,
Emouvant
Simplement émouvant
Aime ou Vent

De l’Amour ou du vent ?
De l’Amour et non pas du vent
Des larmes
Des joies
Une grande libération
Une célébration

Et puis,
Nous avons bouclé le cercle
Un rituel se clôt toujours
Il y eut un commencement
Il y eut une fin

Un hymne à la nature de François d’Assise
Vous savez
Celui qui aimait nos amis les oiseaux

Nous avons écouté
Nous nous sommes laissés porter
Encore et encore…
Transporter
Trans-porter
Par les Anges et Archanges de passage
Par l’air du temps
Nous avons écouté le silence
Le bruit de l’Océan

Puis,
Nous avons témoigné
Certains
D’autres ont gardé leurs mots
Dans le secret de leurs cœurs libérés
Ils ont dit après
Ou bien ne diront pas
C’est leur choix

Puis,
Nous avons fêté,
Célébré
Nous avons rit,
Nous avons dansé
Nous avons apprécié de nous aimer
Sans jugement

Et nous nous sommes séparés
Au crépuscule
Sous les derniers reflets du soleil couchant
Qui s’en est allé préparer un autre jour
Un nouveau jour
Pour renaitre

Aujourd’hui pour moi qui écris ces lignes,
Une belle synchronicité
Un don donné par
Un Pardon
Un cadeau

Un moment
J’avais formulé le souhait de retrouver une personne perdue de vue
A la mi journée je la rencontrai
Comme une apparition sur mon chemin
Surgie de nulle part

Hier avec d’autres,
Cette personne avait voyagé dans mes abysses

Et la pluie est venue
Comme pour nettoyer ces petites choses longtemps accumulées
Engendrant monts et montagnes

La pluie

Comme toutes ces larmes que souvent vous ne vous autorisez pas à déverser

Avant le voyage dans le cercle j’avais mal au dos
Mal au « do » disais-je à une amie présente
J’ai mal au « do »
La première note de la gamme musicale classique
Avoir mal au dos c’est sans doute aussi,
Avoir perdu le « Do »
Dès lors l’instrument ne peut vraiment sonner juste
Retrouver la justesse musicale
Se réaccorder
Pour jouer sur une nouvelle gamme
Après le cercle
Pendant la pluie
Avant le nouveau soleil
Soleil que je suis,
Que nous sommes,
Et que nous allons rayonner tous ensemble
Comme une symphonie

En créole on dit bien « Réyoné » pour désigner les habitants de notre île
Alors qu’attendons nous pour rayonner
« Réyoné ast’heur nou la fin sort dan fénoir, réyon a nou »
Nous qui avons la note,
La deuxième après le Do
Ré – yonnons encore,
Et encore
Rayonnons toujours
Pour un vrai Vivre Ensemble
Ici et Maintenant

Confidence pour confidence :

Après avoir écrit ce poème que je dédie à Meena et à Gaïa, à nous tous qui avons été présents auprès d’elles pour faire vivre ce cercle, ainsi qu’à mes amis du COSE pour faire de notre Réunion une île de paix, j’ai eu la curiosité de rechercher sur la gamme musicale et le « do » qui m’ont été donnés en cadeau pour écrire ce texte.

Belle découverte :

Au départ « UT », trop difficile à chanter, le UT est remplacé par le DO en référence à la première syllabe du mot latin « Domine » qui signifie Seigneur. Avais-je donc perdu le contact avec le Seigneur ? Pour moi cela en dit long sur mon rapport à l’autorité, aux Ancêtres, aux parents avec qui j’ai aussi voyagé durant cette expérience inoubliable.

Au moment le plus intense, celui que la limitation des mots me fait qualifier de prière ou de bénédiction, le moment de la visualisation finale, c’est bien le Seigneur, dans toute sa splendeur qui s’est présenté au milieu du cercle.

Alors, j’espère, au nom de cette belle expérience et du Seigneur, que je n’aurai plus jamais mal au dos et pourquoi pas, me remettre à la musique que j’ai un moment délaissée.
Que le Seigneur en moi, fasse

Quoi d’autre est possible ?

Quand j’ai fini mon poème, la pluie s’est arrêtée.
Retour du soleil
J’écoute l’hymne à St Jean Baptiste, composé originellement par un moine italien, Guido Arezzo au 11ème siècle qui initie le UT qui deviendra au 17ème siècle le Do.
L’hymne joué à la flûte sur la vidéo que j’écoute rappelle les musiques tibétaines, c’est aussi l’instrument des Anges : coïncidence ou synchronicité ? L’instrument que je pratique est le saxophone, comme la flûte, un instrument à vent.

Entre-Deux, le 16 avril 2023

Marie Jacqueline

 

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